Le Plan d’épargne retraite continue de se positionner comme étant le placement ad hoc pour la préparation de la retraite grâce aux multiples points forts introduits par la loi Pacte en octobre 2019. Cependant, la question de la fiscalité de ce produit financier reste au cœur des débats, notamment depuis les préconisations émanant de la Cour des comptes.
Comprendre les enjeux de la réforme
Les récentes recommandations de la Cour des comptes ont mis sous le feu des projecteurs les dispositions fiscales du PER. Celles-ci visent à rééquilibrer les finances publiques et à optimiser le système de retraite, pouvant entraîner des modifications significatives du paysage de l'épargne retraite en France.
La Cour des comptes a souligné plusieurs points d'amélioration concernant le PER :
- limiter la déductibilité des versements : l'une des pistes envisagées est de réduire le plafond annuel de déduction des versements effectués sur un PER, ou de restreindre les possibilités de report des sommes non utilisées.
- fixer un âge limite de liquidation : la Cour propose d'imposer un âge maximum pour liquider son PER, afin d'encourager une utilisation plus conforme à la finalité de ce placement. Par ailleurs, rendre systématique la liquidation à un certain âge pourrait éventuellement être envisagé.
Les impacts potentiels pour les épargnants
Ces propositions, si elles seraient mises en œuvre, pourraient générer des conséquences directes sur les épargnants. Une réduction des avantages fiscaux rendrait le PER moins attractif pour certaines catégories de contribuables.
Rappelons qu’actuellement, un des principaux avantages du PER réside dans la déductibilité des versements de l’assiette imposable de l’épargnant. Cet avantage est maintenu, certes, mais comme expliqué plus haut, le report de l’excédent de déductibilité d’une année sur l’autre sera corrigé suivant des règles qui seront en défaveur des épargnants. De même, la Cour des comptes avance une autre option qui est de revoir à la baisse le plafond des déductions.
En quoi une réduction des avantages fiscaux rendrait alors le PER moins attractif ? L’effort d’épargne réel augmente : si la déduction reportée sur l’année suivante est compromise ou si le plafond est atteint – suivant la nouvelle règle – alors le rendement net du PER pourrait s’amoindrir. Par ailleurs, l’incitation à épargner diminue, en sachant que les avantages fiscaux sont souvent un facteur déterminant dans le choix d'un produit d'épargne. Le PER deviendrait également moins compétitif par rapport à d’autres placements. Par exemple, l’assurance-vie a toujours séduit les épargnants, en sachant qu’elle permet aussi de préparer la retraite, tandis que l’épargne n’est pas bloquée comme dans le cas du PER.
Qui est concerné par les désavantages de cette réforme ?
Ce ne sont pas tous les épargnants, toutefois, qui seront impactés par cette réforme, mais ceux à imposition particulièrement élevée, tablant sur d’importants versements pour viser une défiscalisation conséquente.
Ceux qui souhaitent optimiser leur fiscalité pourraient aussi ressentir les répercussions de cette réforme.
Quoi qu’il en soit, le PER demeure-t-il toujours un bon placement pour la retraite ?
La réponse à cette question dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge, les revenus et les objectifs de retraite.
Si vous êtes jeune, vous avez tout intérêt à commencer à épargner le plus tôt possible, même si les avantages fiscaux sont moins importants. Les contribuables à hauts revenus bénéficieront toujours des avantages du PER, même s'ils ne seront pas aussi significatifs par rapport à ceux initialement appliqués. Si vos besoins à la retraite sont spécifiques, alors le PER peut toujours être une solution adaptée.
À cela s’ajoutent les paramètres tels que la santé des marchés financiers, étant donné que les PER proposent des supports non seulement en fonds en euros, mais aussi en unités de comptes (UC).